Alexandre Tal – Juin 2022
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Chaque mois, Coze invite un artiste local à réaliser la couverture du magazine. Dans le cadre des Hopl’Awards, le public est amené à voter pour sa couv’ favorite.
Pour le mois de juin 2022, c’est l’illustrateur et designer graphique strasbourgeois à l’univers pop, géométrique et coloré Alexandre Tal qui s’empare de la couverture de COZE Magazine.
La couv’ vue par l’artiste :
« L’effervescence de la géométrie culturelle. »
Pour commencer peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Alexandre, je suis designer graphique et illustrateur indépendant. Au départ j’ai commencé tout ça un peu dans mon coin et depuis un an et demi, deux ans, je commence à travailler pour des magazines. J’ai notamment réalisé des illustrations pour un magazine belge spécialisé dans le tennis. J’en suis ravi puisque je suis un grand fan de tennis ! Ce projet d’illustration m’a permis de mêler mes deux passions, celle pour ce sport et celle pour le dessin, c’était un très chouette projet. J’ai aussi pu travailler pour Court Circuit un magazine messin avec le Studio Nouvelle Étiquette, un studio de design graphique. Pour le deuxième numéro j’ai illustré un article qui traitait d’un sujet entre la ville d’Alep et Metz, autour de l’accueil de réfugiés. J’ai illustré les témoignages de personnes syriennes, j’ai aussi travaillé sur le numéro trois de Court-Circuit pour lequel j’ai fait la couverture en plus d’illustrations d’un article sur les paris en ligne.
Comment en es-tu arrivé jusqu’à là ? Quels ont été ton parcours et tes expériences ?
Je suis originaire de Metz, j’y ai fait les Beaux-Arts de 2011 à 2016. J’ai un cursus artistique, je me destinais plutôt à faire des expositions. Je pratiquais beaucoup le dessin au crayon de papier et le collage, tout ça a été une part importante de ma pratique pendant mes études et durant deux ans ensuite. Je suis arrivé à Strasbourg après les Beaux-Arts, en 2016, grâce à ma copine qui est illustratrice et sculptrice, c’est une ville que j’aime beaucoup ! J’ai fait plusieurs expositions personnelles et collectives entre 2016 et 2018. Tout ça m’a finalement amené à aller tester d’autres champs et puis j’ai eu un attrait particulier pour le design graphique. J’y ai retrouvé quelques similitudes avec ma pratique du collage notamment avec tout ce qui est grilles que l’on retrouve sur InDesign. Je me suis un peu formé en autodidacte avec les logiciels InDesign, Illustrator ou Photoshop. Après tout ça, j’ai commencé à travailler avec le Studio Nouvelle Étiquette et Ramen Luzoir à Strasbourg, un studio de design graphique qui évolue autour du design éditorial de l’identité visuelle ou de la signalétique.
J’ai réalisé mes premiers projets avec eux en free-lance. J’ai ensuite travaillé comme directeur artistique chez Citeasen à Strasbourg. Puis j’ai eu besoin de plus de liberté, notamment dans les choix des projets. Aujourd’hui j’essaye au maximum de choisir des projets qui me parlent et qui me plaisent. Pour autant, je reste ouvert à l’idée de retravailler dans une agence ! Je garde aussi du temps pour développer des choses plus personnelles. En ce moment par exemple, je travaille sur un jeu de cartes autour du tennis et aussi sur un site sur le même sujet. Il s’agirait d’une sorte de blog qui raconterait des récits par rapport aux matchs, accompagnés de dessins et de textes autour du tennis à destination des passionnés. Je prépare aussi pour 2023 une exposition avec mon amie dans une petite galerie à Ornans, dans le Doubs. Depuis janvier 2022 je donne aussi des cours à l’école e-art Sup en troisième année en graphisme culturel. C’est une chouette expérience, j’aime beaucoup accompagner les élèves dans leur projet.
Peux-tu nous parler de ton univers ?
J’ai un univers très coloré avec des couleurs très franches. Cela s’explique sans doute par le fait que je sois daltonien donc quand il y a trop de nuances dans les couleurs c’est compliqué pour moi. J’ai aussi un style assez graphique et géométrique mais j’essaye de ne pas rester enfermé là-dedans non plus.
J’ai une grande pratique du carnet de dessin que j’appelle le labo, je fais 3, 4 pages chaque jour (vous pouvez les découvrir sur son site web). J’y dessine tout ce qui me passe par la tête, j’essaie vraiment de sortir sur le papier tout ce qui traîne dans mon cerveau. C’est une pratique que j’ai depuis les Beaux-Arts. Il y a des similitudes entre le travail que je fais sur papier et le travail sur l’ordinateur notamment dans les aspects géométriques et dans les formes mais après ce que je mets dans ces formes est totalement différent.
Comme je le disais auparavant, je pratique aussi le collage. Je réutilise des chutes de papier ou des choses que j’ai déjà découpées pour en refaire des dessins ça me permet de ne pas perdre les chutes ! J’en ai d’ailleurs fait avec des anciens numéros de Coze Magazine !
De manière générale je travaille au feeling avec ce qu’il me passe par la tête. Il n’y a pas trop de préparation mais finalement avec le carnet de dessin je m’exerce quotidiennement et les idées viennent toutes seules. Mes activités annexes, comme ma passion pour le tennis ou la pratique de l’impro, me permettent aussi d’alimenter mes projets. À côté de ça, j’aime beaucoup la BD graphique américaine et en particulier le travail de Daniel Clowes, Charles Burns, Seth et Adriane Tomine. Je crois d’ailleurs que mes illustrations en cases s’inspirent de ce travail de bande dessinée ! Dans la pratique du carnet, j’aime beaucoup le travail de Jochen Gerner. Finalement je suis autant influencé par Rafael Nadal que par des artistes visuels comme David Hockney, Vincent Broquaire ou Keith Haring !
Et du côté des supports que tu utilises ?
C’est vraiment le papier. En 2015 j’avais travaillé pour une marque de vêtements Street Wear. J’aimerais bien revenir au textile c’est quelque chose qui me plaît, par exemple proposer des modèles pour les passionnés de tennis. J’aimerais bien aussi essayer la peinture mais je n’ose pas trop je crois que je ne suis pas doué ! Ou peut-être faire un mur, le côté graffiti c’est quelque chose qui me plaît beaucoup aussi. Finalement on a envie de toucher un peu à tout mais il faut aussi faire des choix.
Jusqu’à maintenant quel a été ton projet préféré et quel serait ton projet rêvé ?
Je pense que c’est le projet pour les magazines Court Circuit. J’ai senti que c’était là-dedans que je voulais aller. J’aime beaucoup le design graphique mais j’ai vraiment adoré faire ces illustrations. Et puis je suis content de continuer à travailler avec Metz ! De manière générale je crois que c’est ça qui me plaît : faire des illustrations pour la presse ou du packaging.
Pour le projet rêvé, si l’on était dans un monde idéal, je pense que ce serait de dessiner l’affiche du tournoi de Roland-Garros. Chaque année, ils invitent un artiste à dessiner l’affiche pour l’événement, ça fait vraiment partie de mes projets de rêve ! Sinon ouvrir une galerie d’art pour mettre en avant des artistes !
Pour retrouver le travail d’Alexandre rendez-vous en ligne sur son compte Instagram ou sur son site Web ou des prints sont disponibles à la vente.
Pour en savoir plus sur le travail d’Alexandre Tal