Félix Apaiz – Mars 2022

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Chaque mois, Coze invite un artiste local à réaliser la couverture du magazine. Dans le cadre des Hopl’Awards, le public est amené à voter pour sa couv’ favorite.

Pour le mois de mars 2022, c’est l’artiste Félix Apaiz qui réalise la couverture.

La couv’ vue par l’artiste :

« La pupille qui scintille devant la Terre qui s’embrase. »

Qui est-il ?

Félix est un artiste touche à tout, son travail oscille entre peinture, gravure, installations, fresques ou encore vidéos. Sa pratique est plurielle et évolue au fil du temps. L’artiste a débuté dans l’univers du graffiti à l’âge de 13 ans avant d’entamer des études aux Beaux-Arts de Brest. Il y pratique la gravure, la peinture et le documentaire, notamment un sur ses amis à Rennes, filmés pendant des mois. Il s’intéresse beaucoup au côté sociologique des choses, au fait d’aller vers l’autre et essaie de comprendre les différents modes de pensées et modes de vie.

Après une licence, Félix poursuit son parcours à Séville avant d’arriver à Strasbourg à la Hear. Alors qu’il pensait se diriger vers le cinéma et la narration, domaines sur lesquels il avait déjà pu travailler auparavant, Félix se retrouve dans une section plutôt tournée vers la performance et l’art numérique et se prend au jeu. Il réalise alors des installations, des performances, s’intéresse à la télé-réalité et réalise même sa propre télé-réalité. Les aspects narratif et sociologique restent tout de même très présents puisque dans ses travaux autour de la télé-réalité, Félix réalise des interviews d’anciens candidats, s’intéresse à l’histoire et à la naissance de ces « zoos humains ».

Après ses études et la fin des deadlines de rendu et de diplôme, il revient à ses premiers amours et notamment le graffiti qu’il affectionne tout particulièrement pour sa grande liberté. Ici pas de cahier des charges, les supports sont vastes, la liberté est totale. Pour Félix, l’art urbain permet de puiser dans l’énergie du lieu. Après des semaines ou des mois à travailler sur place, le lieu est métamorphosé. Mais ce travail peut aussi être éphémère, il peut évoluer avec la végétation, les éléments extérieurs ou l’ajout d’autres graffitis.

L’autre, la rencontre et l’image

L’art urbain permet aussi la rencontre. Le fait d’être sur place à travailler pendant plusieurs jours interpelle. Le graffeur s’intègre petit à petit dans le quotidien des personnes qui utilisent, vivent ou côtoient le lieu. Lors de ses études en Espagne, Félix a ainsi pu rencontrer différentes communautés, dont certaines assez pauvres et marginalisées. Il a réalisé des portraits de ces personnes. À Schiltigheim, il a rencontré trois personnes, Kiki, Sacoche et Aspirine, qu’il a peintes et avec qui il a noué des liens étroits. Les surnoms de ces trois personnes sont aussi le titre du documentaire que Félix a réalisé suite à ces rencontres.

IL FAUT SAVOIR S’ÉCOUTER, SI T’EN AS MARRE DE FAIRE CE QUE TU FAIS, ÇA VA PAS.

Durant ses études à la Hear, il a aussi été auxiliaire de vie, un travail qui l’a marqué par la solitude des personnes rencontrées. Une expérience et des images qui ont pris vie en gravure avec le projet Isola et dont il a déplacé les visages en peinture dans le quartier du Port du Rhin à Strasbourg. De toutes ces rencontres, en plus du développement indéniable du côté intime, Félix en fait des images. Images qui prennent ensuite vie en peinture, en gravure, en documentaire. Quelle est l’histoire de ces personnes ? Comment en est-on arrivé là ? On retrouve à nouveau l’aspect social et sociologique qui guide le travail de Félix.

C’est l’histoire, la fracture qui l’intéresse, qu’il s’agisse de fractures sociales ou environnementales. La naissance des travaux de Félix vient de la rencontre. Toujours muni d’un appareil photo et d’un carnet, il glane autour de lui des images, des mots, des morceaux de vie qu’il déplace ensuite vers d’autres situations et contextes. C’est sans doute là que réside la particularité et l’intensité de son travail : chacune de ses images est réelle et vient d’une situation vécue. Ces morceaux de vie peuvent être issus de moments simples, d’autres plus difficiles, d’une musique ou encore des journaux d’informations. Félix les garde, se créé sa propre banque d’image et de textes et les laisse ressurgir au moment qui lui semble opportun, pour tel ou tel projet, il en donne une interprétation, en fait un travail de composition dans lequel se mêlent images, mots et arts visuels.

De plus en plus, il travaille avec ce qu’il appelle « l’anecdotique », un mot entendu par ci ou par là. Un mot qui le marque et qui va ensuite prendre vie. C’est le cas notamment du mot « Huidhonger ». Ce mot, Félix l’a entendu aux infos, il s’agit d’un nom néerlandais qui signifie littéralement « faim de peau » et qui prend tout son sens suite aux confinements en mettant en lumière le manque de contact. Ce mot, Félix l’a mis en avant dans un récent travail sur une fresque réalisée pour l’association Bronca à Reims. On retrouve dans cette fresque murale, une manière de faire qui apparait désormais presque comme une signature : une peinture colorée surmontée d’un message. Un contraste que Félix affectionne dans sa pratique actuelle. Les phrases mises en avant n’ont pas forcément de rapport avec l’image, mais elles peuvent tout aussi bien en avoir. L’idée principale étant d’insinuer une 3e lecture.

L’ART URBAIN, C’EST CE QUE JE PRÉFÈRE FAIRE DANS MA PRATIQUE. MÊME SI MAINTENANT ON PEUT DIRE QUE JE FAIS DU MURALISME, JE RESTE GRAFFEUR DANS L’ÂME, JE CONTINUE À FAIRE DU SAUVAGE.

Pour Félix, l’important est d’interpeller, les personnes peuvent ensuite mettre le sens qu’elles veulent derrière ses travaux. La typologie qui est utilisée peut être facile à lire ou au contraire difficile. Parfois les phrases ne sont pas en français et mélangent des langues. Pour ce travail typographique, Félix s’inspire beaucoup de l’alphabet phénicien. Du côté des fresques et de ses peintures, Félix s’inspire beaucoup de la scène espagnole actuelle et du mouvement muraliste. Il affectionne particulièrement le travail de Manolo Mesa dont il se sent proche et qu’il a rencontré en Espagne. Félix donne aussi des cours de peinture à la Hear, organise des ateliers en milieu scolaire et carcéral. Il réalise aussi des commandes pour différentes structures.

Ces projets sont plus complexes dans leurs mises en place car il faut pouvoir ajuster l’envie du commanditaire avec les projets de l’artiste. Le but est de trouver un terrain d’entente et de savoir défendre son projet. Pour Félix, dans ce cadre-là, l’idée n’est pas juste d’être un exécutant. En faisant le choix d’être artiste, on fait le choix d’être son propre patron et il faut savoir s’écouter et faire ce dont on a envie !

Ses projets à venir 

Pour ce printemps, Félix interviendra avec l’Atelier du club. Il s’agit d’une association composée d’une douzaine d’artistes et chercheurs en arts qui a remporté un appel à projet pour réaliser des interventions artistiques en duo avec des Centres Socio-culturels. Sur toute l’année 2022 vous pourrez découvrir les fresques réalisées ! Les 26 et 27 mars vous pourrez retrouver Félix dans le cadre d’une exposition organisée par Dan 23 dans le cadre du projet Soulution qui met en lumière la cause environnementale et qui cherche à sensibiliser et à apporter des solutions.

Pour en savoir plus sur le travail de Félix Apaiz

 



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