Gëna David – Juin 2020

Site web du nommé

À l’occasion de notre numéro de juin, nous avons invité une artiste singulière a illustrer notre magazine : Gëna David . Illustratrice, plasticienne et tatoueuse à ses heures perdues, la jeune femme passe le plus clair de son temps derrière les fourneaux à concocter de délicieuses pâtisseries. Un métier qui lui a permis de développer ses papilles, certes, mais aussi sa créativité ! Au fil du temps, sa pratique artistique a beaucoup évolué, passant de la musique au dessin, jusqu’aux collages – médium dans lequel elle excelle avec son compagnon sous le pseudonyme Hans Jung -, sans oublier l’art du tatouage qui lui permet de faire valoir son style. Inspirée par tout ce qui l’entoure, Gëna ne manque pas d’intégrer à ses oeuvres des thèmes qui lui sont chers, comme le corps humain, l’espace et la botanique, à l’image de la couverture qu’elle nous a proposé. Coze : Bonjour Gëna, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs en quelques mots ? Gëna : Pour me présenter, je devrais sans doute commencer par ma passion pour le sucré. Je suis pâtissière depuis 6 fières années. À travers ce métier incroyablement créatif j’ai pu développer non seulement mes papilles, mais également intégrer mon sens artistique qui m’accompagne depuis toujours. Je suis née à Berlin, où j’ai passé la plus grande partie de ma vie. Mais j’ai aussi passé une partie de mon enfance en campagne charentaise, à Angoulême. Je dessine depuis que j’ai appris à tenir un crayon (peut-être même avant, d’ailleurs). Je me suis très vite tournée vers la musique (piano, guitare et chant) et vers la photographie. À plusieurs reprises, j’ai essayé de commencer des études dans le domaine de l’art et de l’agriculture mais le mode de vie d’étudiant ne me correspondais pas. Après quelques mois, je retournais dans le monde de la gastronomie, sans pour autant laisser mes pinceaux aux oubliettes. Au contraire d’ailleurs, je me sens bien plus inspirée et créative quand j’ai d’autres priorités. Un jour, j’ai eu le droit de tatouer un ami avec sa machine. Sa confiance m’a permis de découvrir un nouvel outil que j’utilise aujourd’hui et qui me permets de faire valoir mon style. Mon arrivée à Strasbourg en janvier 2019 a été un merveilleux hasard qui m’a amené à rencontrer Simon Jung (l’artiste qui a illustré la couverture de Coze en mars 2019 ). Nos crayons, créations, instruments, projets, colles, ciseaux, assiettes et draps se sont entremêlés pour créer à l’infini et l’au-delà. Notre « flow » artistique s’est tellement fusionné que nous avons même décidé de créer un artiste commun : Hans Jung, qui signe tous mes collages. On a créé jour et nuit des fanzines, des cartes postales, des collages 3D, des cocottes en papier, des haïku… Je suis retournée à Berlin depuis. Je travailles toujours en cuisine et j’ai un chouette projet qui pousse dans mon ventre ! Coze : Quel a été ton premier rapport avec le milieu artistique ? Gëna : Mon premier rapport était le dessin, depuis toujours. Mais j’ai commencé le piano à l’âge de 5 ans, puis intégré le conservatoire d’Angoulême à l’âge de 11 ans. Je joue et chante quotidiennement. J’ai même un super micro depuis quelques temps, qui m’intimide un peu mais qui me permet de faire quelques enregistrements. Coze : Quels sont les artistes/personnes qui t’ont influencés à te diriger dans cette voie ? Gëna : Mes parents sont eux-même des artistes cachés. Ils m’ont dirigés et soutenus dans cette voie. J’ai été influencé par de nombreuses choses, personnes et endroits, mais je crois que je m’inspire surtout inconsciemment de tout et de n’importe quoi. Il y a néanmoins un artiste que j’idole : Egon Schiele ! Coze : As-tu suivi une formation particulière liée à l’art ? Gëna : J’ai essayé à plusieurs reprises. Graphisme et design au Lette-Verein de Berlin, à l’UDK et aux Beaux-arts de Berlin, mais je suis toujours très vite retournée en cuisine pour travailler. Le style de vie étudiante ne me correspondait pas. Coze : Quelle ont été les étapes de ton cheminement artistique ? Gëna : Je ne sais pas si je peux énumérer des étapes, mais j’ai toujours aimé mettre les pattes dans un nouveau domaine où évoluer. J’aime laisser les choses venir toutes seules me perturber, m’intriguer et m’intéresser. Le tatouage a été un super outil pour faire valoir mes créations. Coze : Aujourd’hui, comment définirais-tu ton travail ? Gëna : Tout simplement : impulsif et décoratif ! Coze : Quelles sont les techniques et supports que tu utilises ? Gëna : Pour les collages, principalement des vieux livres, de l’aquarelle et du papier. Il y a toujours dans mon sac de quoi gribouiller des idées, que je reprends (éventuellement) plus tard. J’utilises aussi des vraies fleurs fraiches ou séchées dans mes créations collage ainsi qu’à l’assiette. J’essaye d’utiliser des supports qui m’entourent tous les jours : des emballages, des magazines etc. Coze :  Ont-ils évolué avec le temps ? Gëna : Le collage s’est positionné au premier rang depuis l’année dernière. Mais le moyen technique que j’utilises le plus est le dessin. Le corps humain ainsi que la botanique me fascinent, et j’aime allier les deux dans mes illustrations. Coze : Quelles sont les réalisations et oeuvres dont tu es la plus fière ? Gëna : Les réalisations dont je suis le plus fière ne sont jamais celles que j’affectionne le plus. La fierté me vient surtout quand je termine quelque chose, car ça, c’est un de mes plus gros défauts. Je ne termine jamais rien. Alors quand je termine un projet (par exemple mon calendrier 2020, ou des tatouages) je suis sacrément fière d’avoir fait quelque chose jusqu’au bout. Les créations que j’affectionne le plus, sont souvent reliés à des émotions ou des souvenirs. Ce qui me rend le plus fière, c’est sans doute mes plants de kiwis (d’un fruit que j’ai mangé) qui ont traversés la France et l’Allemagne à contre sens avec moi. Coze : Quelles sont tes actualités à venir ? Gëna : Mon projet ventre (prévu pour novembre), ma maîtrise de la pâtisserie et la création d’un centre culturel au Sénégal, ainsi que d’un festival inter-culturel mélangeant la culture Berlinoise et sénégalaise. Coze : Pour finir, as-tu un petit mot pour nos lecteurs ? Gëna : Vaut mieux aimer se dire que l’on s’aime sans se le dire, que de dire qu’on s’aime sans aimer se le dire.



Les Hopl’Awards c’est la cérémonie de récompense culturelle alsacienne. Ses missions : cerner les tendances culturelles et artistiques de l’année écoulée, récompenser les acteurs culturels de la scène régionale et déceler les révélations de demain.

Contact

Association Becoze:4 rue de la Coopérative 67000 Strasbourg France Cérémonie officielle:Conservatoire 1 Pl. Dauphine 67076 Strasbourg Email:contact@hoplawards.fr
Becoze © Copyright 2020 - By  Symbioz