Léonie Koelsch – Summer 2020
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À l’occasion de notre traditionnel numéro hors-série d’été, nous avons convié une illustratrice et designer graphique indépendante à l’univers foisonnant : Léonie Koelsch. Basée à Strasbourg depuis quelques années, cette ancienne étudiante de la HEAR, à la personnalité pétillante et solaire, crée joyeusement des images à l’atmosphère graphique colorée pour de nombreuses entreprises, associations, instituions et différents médias locaux (Meteor, Albert le journal, Curieux, Le 5e Lieu, Demostratif, la compagnie La Soupe, la compagnie Java Vérité, le magazine Pop-Corn…). Léonie, qui travaille en complément de son activité au TAPS, crée des images variées, allant de la création d’identité visuelle à de l’édition, en passant par la conception d’outils didactiques et la mise en place d’ateliers graphiques. Diverses activités qui n’en sont pas moins liées et qui lui permettent de sensibiliser différents publics à l’ouverture et la diversité.
Coze : Bonjour Léonie ! Pour commencer, pourrais-tu te présenter ?
Leonie Koelsch : Je suis née en Bourgogne, dans une petite ville qui s’appelle Le Creusot, où j’ai grandi. Je suis arrivée à Strasbourg il y a 5-6 ans, pour mes études. J’ai commencé par un BTS en graphisme à Illkirch. Ma première rencontre avec Strasbourg, j’ai adoré cette ville ! J’ai ensuite continué ma formation dans d’autres villes avant de revenir ici, pour finaliser mon apprentissage à la HEAR Strasbourg. Je suis aujourd’hui graphiste et illustratrice. Je travaille pour des commanditaires variés et je fais pas mal de projets personnels en parallèle.
Coze : Qu’est ce qui t’a poussé à aller dans cette voie ?
Leonie Koelsch : J’ai toujours aimé dessiner et faire des images. C’est vraiment après le lycée que je me suis impliquée dans ce domaine. Il y a eu aussi beaucoup de rencontres. J’ai rejoint très rapidement le collectif CALC (acronyme de « Chewing-gum à la carotte ») à Strasbourg. On s’est mis à dessiner ensemble, à faire des fanzines de A à Z en les imprimant dans le salon d’un ami. C’était les débuts, c’était un peu « roots », mais depuis ça a pris pas mal d’ampleur! On continue à travailler ensemble, c’est une chouette aventure !
Coze : Et en termes de parcours ?
Leonie Koelsch : Après l’obtention de mon BTS en graphisme à Strasbourg, je suis passée par les Beaux-Arts à Valence, toujours en graphisme, où j’ai passé un DNAT. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire un peu de sérigraphie. J’ai pu expérimenter plein de techniques. Juste après, j’ai eu la chance de retourner à Strasbourg, pour intégrer la HEAR où j’ai fait un DNSEP en Didactique Visuelle. Là aussi, c’était hyper enrichissant. J’étais dans une promotion aux talents variés. J’ai beaucoup profité des ateliers sérigraphie, réalisé des fanzines avec des copains… C’était une super période pour expérimenter des choses !
Coze : Au-delà de la sérigraphie, quels sont les médiums que tu as pu expérimenter ?
Leonie Koelsch : J’ai fait un petit peu de gravure aussi et un peu de risographie avec le collectif CALC. J’ai commencé à faire de la peinture, des collages… C’est ce qui fait ma pratique maintenant !
Coze : Quelles sont tes influences ?
Leonie Koelsch : Je lis beaucoup de bandes-dessinées, je regarde beaucoup de travaux d’illustrateurs. Ça a petit à petit enrichi mon univers. En termes de personnes et d’artistes, l’un de mes professeur et illustrateur, Tom Henni, m’a beaucoup appris et poussé à continuer dans cette voie. En termes d’influences, j’aime beaucoup le travail d’Amélie Carpentier, de Brecht Evens pour le travail de la couleur, Liv Strömquist pour son humour et les sujets abordés, notamment ses BD féministes.
Coze : Du coup, tu essayes de donner un sens et véhiculer un message à travers tes images aussi ?
Leonie Koelsch : Il y a un message dans le sens où j’essaye de diversifier la représentation de mes personnages, d’inclure pas mal de femmes et pas mal de femmes racisées aussi.
Coze : Aujourd’hui, comment définirais-tu ton travail ?
Leonie Koelsch : Un mélange de design graphique et d’illustration! Je travaille beaucoup à la gouache, au crayons de couleurs… J’aime bien faire des collages avec des trames graphiques, avec des textures. Je m’inspire beaucoup de mes voyages aussi. Je suis partie en Inde, en Côte d’Ivoire… Je m’amuse aussi à faire des images plus abstraites. Mon univers est assez foisonnant et coloré.
Coze : Est-ce que ta pratique a évolué avec le temps ? Quel a été ton cheminement artistique ?
Leonie Koelsch : Le fait d’expérimenter plein de médiums m’a permis de savoir ce que j’aimais faire. Je commence à trouver une technique avec laquelle je suis à l’aise et avec laquelle j’aime bien m’exprimer. J’ai recentré ma pratique sur le graphisme et l’illustration mais ça ne m’empêche pas de tester des choses de temps en temps.
Coze : Quelle est la réalisation dont tu es la plus fière ?
Leonie Koelsch : J’ai participé aux 24h de l’illustration en 2018, dans le cadre du festival Central Vapeur. Je me suis vraiment amusée à dessiner toute la nuit. Il y avait une sorte d’émulsion quand on voyait tous les participants créer en même temps. Suite à cela, j’ai participé à l’exposition des oeuvres à la LISAA. C’était super sympa comme événement, j’ai beaucoup aimé le format !
Coze : Et parmi tes différentes collaborations, est-ce qu’il y en a qui ont été particulièrement marquantes pour toi ?
Leonie Koelsch : Récemment j’ai fait un travail pour la presse, pour le journal illustré Albert. Je me suis beaucoup amusée, c’est un projet sur lequel on m’a fait confiance ! Je cite encore CALC, parce que c’est un endroit auquel je tiens, avec une belle communauté. Depuis le début d’année, je travaille aussi avec le magazine Bibouille. Je réalise des petits strips pour l’édito du magazine. Vous pourrez découvrir mes illustrations dans les prochains numéros !
Coze : Pour ce type de travail, est-ce que tu adaptes ton trait au public visé ?
Leonie Koelsch : Tout dépend des commandes, mais mon style coloré s’adapte plutôt bien aux différents univers. Je fais des choses pour les enfants et d’autres pour les adultes, souvent dans le même style, mais j’adapte la forme des personnages en fonction du public.
Coze : Quels sont tes projets à venir ?
Leonie Koelsch : Je suis entrain de terminer un super projet avec Meteor. J’ai fait une série limitée de six étiquettes de bière qui devrait sortir début 2021. Le principe était de mettre en valeur des villes et villages alsaciens. J’ai fait quelque chose d’assez coloré. J’ai aussi dernièrement travaillé pour myQuintus. Dans le cadre de leur projet artistique, j’ai réalisé trois différentes têtes de lit aux univers variés (cosmos, panorama et forêt), mais toujours aussi colorées ! Et puis quelques travaux dans la presse, l’édition… Et j’essaye d’avancer sur mes projets personnels, notamment la réalisation d’un album jeunesse.
Coze : As-tu un petit mot pour nos lecteurs ?
Leonie Koelsch : Je pense que la culture a été très importante pendant le confinement. Alors, continuez à soutenir les initiatives originales, les artistes… Même si la période est difficile, c’est important !
La couv’ vue par l’artiste :
« J’ai voulu représenter le fait de pouvoir ressortir, de pouvoir faire des ballades. C’est quelque chose qui fait plaisir en ce moment, que j’avais envie de transmettre avec cette couverture. L’idée de faire une grande promenade et d’arriver devant un panorama époustouflant, apaisant. Un bol d’air, quoi ! »