Maxime Ivanez – Mars 2020
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Pour notre numéro de mars, c’est à un observateur du réel que nous avons confié la couverture : Maxime Ivanez . Cet artiste originaire de Lyon, installé dans la capitale alsacienne depuis deux ans, mêle avec audace les techniques des deux univers dans lesquels il a fait ses armes : la peinture murale et le graffiti et ne se pose aucune limite dans le choix de ses supports, passant des fresques monumentales aux toiles et aux illustrations. Représentant principalement des forêts et éléments architecturaux, composés à sa manière, il s’est distingué par son style inimitable et par le panel des médiums auxquels il se prête. Insatiable et polyvalent, ce grand technicien de la peinture murale tente, innove et sort des carcans pour offrir à son public des œuvres uniques en leur genre, qui laissent libre court à l’imagination du spectateur.
Maxime Ivanez était un enfant plutôt calme qui passait tout son temps libre à dessiner. C’est à l’âge de 15 ans qu’il s’est initié au graffiti dans la MJC de son quartier. Aux côtés d’un animateur expérimenté et investi au sein du collectif Medlakolor , l’artiste en herbe a fait ses armes et très vite rejoint le groupe progressant dans toute la région Rhône-Alpes. Parallèlement, Maxime s’est formé dans le domaine de la peinture, passant d’un BEP techniques de l’architecture et de l’habitat à un CAP Peintre applicateur de revêtements avant d’intégrer la Fédération compagnonnique où il a validé son titre professionnel de peintre en décor. Un apprentissage complémentaire, mêlant les techniques issues de sa formation et celles du graffiti, pratiquées régulièrement sur son temps libre au fil des commandes (décoration pour des particuliers, animations pour des institutions et centres sociaux-culturels, festivals). Enfin, le destin l’a amené à intégrer la première promotion de l’école d’art mural ÉCohlCité , où il a complété la palette de ses médiums, cultivant autant les bases du dessin que la peinture et le travail sur fresque.
Son travail
Après 3 années passées à peaufiner sa technique et son style au sein de ÉCohlCité , Maxime a passé quelques temps dans sa ville natale, Lyon, où il a enchaîné les commandes. Parmi elles, ses premiers projets d’envergure : la direction artistique de la fresque réalisée sur la façade de l’Hôtel des Congrès à Villeurbanne, l’œuvre murale de plus de 200m2 pour le Auchan Limonest ou encore une fresque au couleurs de l’Olympique Lyonnais au sein du Groupama Stadium pour Offside Gallery . Il a aussi participé à différentes expositions collectives, notamment dans le cadre du festival Colorama à Biarritz ainsi qu’à Lyon pour Watchin’You en 2017 et Zoo Art Show en 2018. En janvier 2018, Maxime Ivanez a pris la route en direction de l’Alsace. Il y a rencontré Nathan Tschaen, qui l’a invité en résidence à l’occasion de l’ouverture de sa galerie (Villa Tschaen ). Durant plusieurs mois, Maxime s’est consacré à la préparation de son premier solo show et a rencontré de nombreux artistes comme Kean , avec qui il collabore encore aujourd’hui. Son exposition Perspectives a reçu un franc succès et lui a permis de décrocher de nouvelles commandes : de nombreux projets de décoration chez des particuliers, plusieurs toiles pour habiller le restaurant de l’Hôtel Beauséjour à Colmar, une animation avec les résidents de l’hôpital de Colmar, la réalisation d’une fresque sur le MUR du Grillen … Tant de projets qui l’ont amené à faire la rencontre de plusieurs acteurs du monde du street art alsacien comme Stom500 et Julien Lafarge, qui ont monté l’association COLORS Urban Art . Dans le cadre du projet COLORS City, Maxime a réalisé un coffret électrique aux abords de l’Opéra National du Rhin à Strasbourg. S’en est suivi une invitation au COLORS festival, lors duquel il a réalisé une fresque, aux côtés d’artistes tels que AlëxOne, RNST, Shane, Jupe ou encore Dan23. À cette occasion, le peintre mural a également participé aux Journées Européennes du Patrimoine et a offert aux strasbourgeois une création éphémère disposée sur la place de la Cathédrale, avec son compère Kean. En décembre 2019, c’est également avec Stom500 qu’il a collaboré pour la réalisation du mur des Archives Départementales du Haut-Rhin à Colmar.
Son art
Dans ses œuvres, Maxime représente principalement des villes et des forêts. Ne sortant jamais sans son carnet de croquis, il dessine ce qui l’entoure et surtout ce qui l’interpelle puis représente, à sa manière, les éléments d’architecture ou naturels et les ambiances sous forme de mélanges colorés où l’œil se perd volontiers. Il transforme ces paysages en monde irréel en utilisant la perspective comme une composition. Pour cela, il donne un autre sens à celle-ci, c’est-à-dire un point de vue, un aspect sous lequel les choses se présentent à nous. Maxime ne cherche pas à transmettre de message particulier à travers elles, mais prend du plaisir à confronter ces deux univers en représentant des villes ensevelies par la végétation, grâce à des diagonales qui dynamisent ses créations. Il offre au public une ballade poétique qui laisse libre court à l’imagination.
Ses actualités
Après son exposition de croquis et illustrations chez Balsamine à Strasbourg, Maxime Ivanez pose à nouveau ses pinceaux et ses crayons à la Villa Tschaen à Colmar pour l’exposition Les Horizons , avec Kean et visible jusqu’au 29 mars. Au mois de juin, il se rendra en Estonie pour le Rural Urban Art afin de peindre la façade de 13m de haut et 20m de long d’une école primaire. Enfin, invité par l’association DownTown, il participera à la 15e édition du NL Contest où il se produira en live devant les festivaliers. Parallèlement, il enchaîne toujours les commandes et restaure actuellement de vieilles typographies murales pour un domaine viticole dans le coin de Colmar. Enfin, Maxime ne manquera pas de nous surprendre dans les mois à venir. Insatiable, il songe déjà à se diversifier, s’essayer à de nouvelles techniques et supports.
La couv’ vue par l’artiste
« J’ai créé cette composition en choisissant un code couleur assez restreint, afin de dégager une atmosphère particulière. Mes lignes directrices proposent des vues de différents éléments à différentes échelles, où chacun sera libre de se projeter et voir ce qu’il a envie de voir ! »