Sucre – Cie Ateka
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SUCRE – «An ice cream for a nice crime » puise dans ce qui divise, rapproche, dit et questionne nos relations aux autres hommes, aux cultures, à la mémoire et à l’avenir.
Production
Association Jasp’
Avec le soutien du Ministère de la Culture – DRAC Grand Est / de la Région Grand Est / de la Ville de Strasbourg / de l’Institut Français Paris/ Spedidam / Adami
Co-production
Pole Sud CDCN de Strasbourg, Institut Français de Paris, Pôle Danse des Ardennes,
Et avec l’aide du Château Musée Vodou de Strasbourg et de l’Association Laboratorio Arts Contemporains (Bénin)
Accueil résidence :
Pôle Sud CDCN à Strasbourg,
Elijah – CDC Ouidah – Bénin,
La Fabrique Théâtre à Strasbourg,
Ballet du Nord – CCN Roubaix,
Espace 110 à Illzach,
Agence Culturelle Grand Est ACA Sélestat,
Pôle Danse des Ardennes à Sedan.
Note d’intention
À partir de 1625 et jusqu’en 1750, le sucre est devenu une matière première très prisée, et les Caraïbes, la principale source mondiale grâce à la main-d’oeuvre fournie par l’esclavage.
C’est aux Antilles françaises en 1643 que les premières plantations ont vu le jour après l’échec de la culture du tabac. Le contexte historique de l’exploitation de l’homme par le travail de la canne à sucre dans les colonies de peuplement est le prétexte de cette pièce.
Au départ de ce projet, nous nous situons entre « noir et blanc », opposition au sein de l’histoire universelle de l’homme, de son aliénation et de la lutte pour son émancipation.
Dans SUCRE, il est donc question d’hommes et de matière, d’exploitation et d’esclavage. Et… Avec, en arrière-plan, la conscience des enjeux sociologiques, économiques, politiques, sanitaires et écologiques liés à son « histoire douce-amère »*, le sucre se fait donc objet et sujet, apportant à la fois matière tangible et images mentales.
Notre désir : que de ce contraste entre noir et blanc émergent des visions, des mouvements, des sons, pour laisser percevoir d’autres nuances, d’autres possibles. Et puis de nouveau, les mots du complice Jean-Pierre Hamon s’inscrivent dans le prolongement des interrogations du chorégraphe, de son indignation, de ses espérances et de nouveau, le style qui sait amener avec force et délicatesse la musicalité, la poésie et l’ironie d’un tel sujet. Mieux, il confirme l’intérêt de traiter la rencontre, le dialogue, d’amener par bribes le texte vers le plateau…
Là, nous sommes à l’écoute des singularités en jeu; nous veillons à ce qu’opère le passage, la transdisciplinarité entre les langages convoqués et les individus qui les incarne : théâtre, musique, danse.
Pas de personnage, mais des figures ; on ne sait pas vraiment d’où ils viennent, où ils sont ni quand d’ailleurs. Pourtant, l’un et l’autre contribuent de gré ou de force à l’émergence d’un esclavage moderne, de manipulations individuelles et sociales sous l’emprise d’un ordre mondial dont les maîtres ne seraient plus vraiment identifiables. Tels des particules, ces êtres-là se rapprochent, s’agglomèrent, se repoussent, donnent forme à autre chose.
Le débit, le rythme, la cadence. La voix, le souffle, le son. La danse, le théâtre, la musique.
Trois disciplines, trois qualités de présence, trois gestuelles pour incarner la rencontre entre trois approches singulières d’une histoire qui a depuis longtemps dépassé la dialectique noir/blanc et qui circule, qui sépare, qui rassemble, qui interroge : subir ? suivre ? renoncer ? résister ? revenir ? accepter ?
* Elizabeth ABBOTT,
Le sucre : une histoire douce-amère.
Ed. Fides, 2009.
La deuxième étape du processus nous emmène à Ouidah, Bénin. Sur la Route de l’esclavage, nous nourrissons nos corps et nos esprits de nos diverses rencontres, de nos longues marches sur les pas des victimes, qui sont aussi ceux des bourreaux … et des touristes. Différentes étapes qui jalonnent la Route participent à l’écriture de la pièce : La Sélection, L’Arbre de l’Oubli, Le Dernier village, Le Cimetière, L’Arbre du Retour et enfin L’Arbre du Non-retour. Ikhyeon (scénographe) et Thibault (compositeur-
interprète) prélèvent, s’imprègnent, du visible et de l’invisible, des ambiances sensibles, des dits et non-dits.